Discours de Laurent Wauquiez à Mandelieu-la-Napoule

Mercredi 25 octobre 2017


Chers amis,

Nous sommes là ! Vous êtes bien là et nous sommes toujours là ! Merci. Là, malgré la défaite, là, malgré les déceptions, là, malgré les trahisons, nous sommes toujours là ! Vous avez été trahis mais vous vous n’avez pas trahi. Et je veux vous remercier. Vous connaissez le lien qui m’unit à vous, vous avez toujours été à mes côtés, quand je n’étais rien vous étiez à mes côtés, quand j’étais attaqué vous m’avez toujours soutenu. Je vous dois ce que je suis. Vous n’attendez rien, vous ne demandez aucun poste. Vous êtes l’âme de notre famille politique. Vous êtes restés, fidèles à votre engagement militant et à l’image que vous vous faites de la France. Et c’est aujourd’hui vers vous que je me tourne dans ce moment où nous devons tout rebâtir.

LES REPUBLICAINS, UNE IDEE IRREDUCTIBLE DE LA FRANCE

Et ce soir encore, quand je rentre dans cette salle et qu’en m’empoignant certains me disent « Laurent ne lâche rien ». Eh bien je vous réponds : « je ne lâcherai rien, je ne lâcherai rien parce que je vous le dois, je ne lâcherai rien parce que je ne veux plus que vous soyez déçus ». Je vous le dois parce que vous êtes Les Républicains et qu’être Républicains c’est aimer la France. Je sais bien que les « marcheurs » – je crois que c’est ainsi qu’ils se désignent eux-mêmes – se rêvent en parti unique et que Macron ne comprend pas que quelque chose leur résiste. Quelque chose d’irréductible, quelque chose qui ne se négocie pas, quelque chose qui parle à nos cœurs, quelque chose qui nous dépasse aussi, je veux parler d’une certaine idée de la France ! Oui, j’ai bien dit de la France. Depuis 1958, c’est pour une certaine idée de la France que le Général De Gaulle, André Malraux, Jacques Chirac, Charles Pasqua, Philippe Séguin et Nicolas Sarkozy ont un jour relevé le drapeau que d’autres avaient laissé à terre. 3 Si j’utilise ce mot qui nous désigne depuis bientôt quinze siècles – la France – c’est parce que nous avons aujourd’hui un Président de la République qui nous explique plus le monde qu’il ne nous parle de la France, qui n’a de cesse de vouloir faire de nous les citoyens connectés d’une utopie mondialisée. Je n’ai rien contre le village global mais je préfère mon pays, je préfère ce vieux pays si émouvant, au triste village global qui n’est que la vitrine déshumanisée d’un monde sans racine et sans frontière ! La France n’est pas à vendre. La France n’est pas un territoire ouvert à tous les vents financiers et migratoires. La France c’est d’abord une terre. La nôtre. Parce que ceux qui nous ont précédé l’ont travaillée de leurs mains pendant des siècles et que certains – ce furent souvent les mêmes - se sont fait tuer pour elle. Nos ancêtres ont même fait encore plus que donner leur sueur et leur sang pour notre pays. Ils ont donné à la France la dimension gigantesque d’une idée. Oui d’une idée. Une idée qui a pour nom la liberté. Si nous sommes là, c’est parce que nous partageons tous, chevillée au cœur, cette volonté farouche : nous ne voulons pas que la France change de nature. Et bien mes amis, malgré toutes les défaites, j’ai cette conviction qui me porte que les valeurs de la droite sont les 4 valeurs centrales de la France. Je crois que la France a besoin de la droite, et elle a besoin que la droite soit vraiment de droite. Quand je vous dis cela, je sais les doutes, je connais les craintes, je n’oublie pas que vous avez tant espéré et que vous avez été si souvent déçus. Tous ces moments où nous n’avons été la droite que dans les paroles. Eh bien, ce soir, je veux que vous compreniez ma détermination. Vous voyez les attaques, vous voyez aussi que je ne lâche rien, que pas une fois je ne me renie, vous voyez que je ne cherche pas à acheter la bienveillance des censeurs du débat en France, vous voyez que je ne recule pas. Ce soir, je ne suis pas venu vous faire un discours comme les autres, je voudrais que vous compreniez mon chemin, pourquoi je suis là, ce qui me porte et ce que je veux que nous fassions ensemble.

MON PARCOURS

Ce chemin, c’est un chemin de libération. Je ne suis pas un héritier de la politique. Et pourtant c’est une flamme que j’ai toujours sentie en moi. Enfant, j’étais fasciné par ces moments dans l’histoire de France où, alors que tout semblait perdu, l’espoir renait parce que l’on refuse de se soumettre. 5 Je viens d’une famille où l’on ne faisait pas de politique, une famille d’entrepreneurs du Nord. Ils ont été ruinés par la crise du textile, découragés par le poids des normes et des charges. Je me souviens encore de la stupeur quand j’ai annoncé ma volonté de faire de la politique « qu’est-ce qu’on a fait pour mériter cela ? » avait lâché ma grand-mère que j’adorais, une femme de caractère, chef d’entreprise, ce qui était rare à son époque. Même des années plus tard, elle veillait toujours à me garder les pieds sur terre en me disant régulièrement « ne crois pas que tu es plus intelligent parce que tu passes à la télévision ». Et elle avait raison ! J’ai fait ce qu’on appelle les grandes écoles de la République. J’en suis fier parce que j’ai travaillé dur pour cela. Mais j’en connais aussi les codes et les limites, un moule de pensée où la technocratie prend le pas sur le politique, où les ministres passent et les hauts fonctionnaires restent, où l’on apprend que les choses sont trop sérieuses pour que les élus décident, où le multiculturalisme c’est bien, parler d’immigration c’est mal, où la mondialisation c’est bien, être patriote c’est dépassé, Schengen c’est bien, être de droite c’est très mal. Jeune député, j’ai découvert cette arène de l’Assemblée nationale et le jeu médiatique où quand on est à droite le meilleur compliment que l’on puisse vous faire c’est : « Au fond vous n’êtes pas si à droite que cela ! », le piège qui consiste à vouloir plaire à celui qui vous 6 interroge plutôt que d’être honnête dans ses réponses, les petites lâchetés, les petits renoncements. La République des âmes mortes où l’ambition a remplacé les convictions. Mais j’ai surtout découvert autre chose. J’ai découvert le mépris. Le mépris d’une caste technocratique pour les Français, ce mépris incroyable pour le peuple. Pendant des décennies, ce petit groupe choisi par cooptation a fait croire à la France que l’on veillait sur elle et qu’elle n’avait qu’à bien voter. Mais les Français se sont réveillés et ont commencé à faire entendre leur voix. Ils ont dit qu’ils en avaient assez que la France qui travaille ne soit pas récompensée. Ils ont dit que l’immigration excessive menaçait leur mode de vie. Ils ont dit qu’ils étaient pour la liberté d’entreprendre et de circuler mais qu’ils voulaient rester protégés par des frontières. Ils ont dit qu’ils possédaient peut-être peu de chose au regard de ceux qui ont un appartement dans chaque capitale mais qu’ils y étaient attachés et qu’ils ne voulaient pas que leurs pavillons soient cambriolés, que les voitures soient forcées, que les filles soit insultées, que les fils soient rackettés. Tout cela, le Peuple le dit depuis plus de trente ans mais il n’est pas entendu. Alors il vote pour les extrêmes ; et les élites, pour faire taire le peuple, ont brandi l’étendard du populisme. 7 Ce mépris il m’a pris à la gorge et c’est à cause de lui que j’ai décidé de faire de la politique. J’aurais pu faire comme d’autres le choix des cabinets ministériels en attendant de se faire nommer ministre, la politique en fuyant la confrontation avec le réel, monter les échelons du pouvoir sans jamais aller à la rencontre des Français. J’ai choisi de faire le contraire, le choix des racines, du territoire, j’ai décidé non pas d’être nommé mais d’être élu, chez moi là où vit ma mère et ma famille, en Haute-Loire, cette terre de Saint-Jacques de Compostelle, ce bout d’Auvergne où l’on connaît le prix de la résistance, où pendant la guerre des gens de peu ont sauvé les enfants juifs et pris les chemins des maquis. Et j’ai vu, j’ai vu tout ce que certains veulent taire, tout ce qui nous fait enrager en silence. Ces artisans qui reçoivent, comme première récompense pour avoir pris un jeune en apprentissage, la visite de l’inspecteur du travail ; Ces demandeurs d’emploi auxquels on explique que ce n’est pas la peine de chercher un travail et qu’ils feraient mieux de profiter de leur assurance chômage ; Ces entrepreneurs qui reçoivent comme premier courrier la lettre de l’URSSAF qui leur demande de payer leurs charges alors qu’ils n’ont même pas commencé à gagner leur premier euro. 8 J’ai découvert que celui qui travaille dur pour nourrir sa famille, payer sa maison et son essence gagne parfois moins que celui qui vit des allocations de l’assistanat. J’ai découvert que celui qui a travaillé et cotisé toute sa vie a autant de droits que celui que le regroupement familial autorise à venir finir ses jours chez nous. J’ai vu aussi reculer l’autorité, la lutte contre la délinquance quotidienne où les voyous sont rentrés plus vite chez eux que les gendarmes qui les ont arrêtés. Mais aussi la perte progressive des repères. J’ai connu cette ville de Firminy qui avait accueilli et intégré dans les mines des générations d’étrangers se perdre petit à petit et laisser place à une juxtaposition de communautés où le salafisme a remplacé le respect de la République. Autant dire qu’aux yeux de ceux qui ne voient la France que comme un territoire sans passé et avec les flux migratoires pour tout avenir démographique, j’étais devenu non seulement un transfuge mais un homme dangereux. J’avais trahi les élites. Mais depuis ce jour j’ai décidé de ne plus me taire. Oui, j’ai refusé d’assister en silence à la mise en place du RSA, oui j’en ai assez que dans notre pays l’assistanat prenne le pas sur le 9 travail, et que plus personne n’ait le courage de dire qu’en France celui qui travaille gagne à peine plus que s’il reste chez lui à cumuler les prestations sociales, et je maintiens qu’il faut demander des heures de travail d’intérêt général en contrepartie du RSA ; Oui, j’ai tiré la sonnette d’alarme sur le déclin des classes moyennes, ceux qui sont encore sacrifiés dans le budget du gouvernement, j’en ai assez que dans notre pays ce soit toujours les mêmes qui payent le prix du gaspillage de l’argent public ; Oui, au moment des européennes, Brice toi qui m’as toujours accompagné même dans les moments difficiles, toi dont la fidélité est l’ADN, ce qui est si rare en politique, au moment des européennes j’ai rappelé ma foi dans l’Europe, mais une Europe puissance, une Europe qui défend ses frontières, pas une Europe passoire, qui assiste passive à des vagues migratoires au-delà de la raison. Qu’un président de la République, pour se donner les apparences de la fermeté, en soit réduit à dire qu’on reconduira les étrangers en situation irrégulière à la frontière, mais seulement quand ils commettent un crime en dit long. Moi je dis clairement qu’un étranger en situation irrégulière, c’est un clandestin et qu’il ne doit pas rester en Europe tout simplement parce qu’il ne respecte pas la loi ; Oui, face au terrorisme, avec l’aide d’Éric dont je tiens à saluer la détermination constante sur le sujet, lui qui ne lâche jamais rien, nous avons plaidé pour qu’enfin de vraies mesures soient prises notamment sur les fichiers S, pour qu’on ne laisse plus dans la nature des 10 terroristes en puissance en attendant qu’ils passent à l’acte, pour qu’enfin on ferme ces mosquées salafistes qui professent leur langage de haine, pour que quand un djihadiste parte en Syrie ce soit un aller sans retour. Eh bien l’on n’a pas le droit de dire cela. On n’a pas le droit en France de dire cela. J’ai toujours constaté avec étonnement la violence de certains commentateurs et de l’autre le soutien des Français qui en ont assez de la politique mièvre. À chaque élection, j’ai toujours eu la confiance des Français, comme député, dans ma ville que j’ai reprise à la gauche, dans ma région Auvergne-Rhône-Alpes qui a fait partie de nos dernières victoires, tout simplement parce que les valeurs que nous portons sont les valeurs auxquelles adhère une majorité de Français. Alors oui j’ai toujours cru qu’en politique il valait mieux secouer la poussière, ne pas chercher à dire à chacun ce qu’il avait envie d’entendre, j’ai toujours constaté que la sincérité payait, que les Français préféraient se dire « on n’est pas toujours d’accord avec lui mais au moins on voit où il veut aller ». Je déteste l’eau tiède, je n’aime pas faire semblant, je suis d’un bloc, cela m’a parfois coûté mais c’est aussi la meilleure garantie pour vous que je ne me renierai pas. 11 La politique que j’aime ce n’est pas celle des techniciens aux petits pieds, c’est celle qui a du souffle et de l’aspérité, la politique des charges sabre au clair, la politique où l’on part à l’assaut des citadelles imprenables et où l’on renverse tout parce qu’on prend tous les risques. C’est à cela que je vous invite. Et c’est avec tout cela que je viens devant vous, pour vous demander de m’accompagner et de m’aider à reconstruire.

LES DEBATS INTERDITS, LA MAJORITE SILENCIEUSE

Reconstruire car c’est bien cela notre mission. Nous avons un pays extraordinaire, un pays plein d’énergie, un pays aux talents sans égal, un pays où la douceur de vivre est à nulle autre pareille et ici face à la lumière de la Méditerranée vous le savez presque aussi bien que moi en Auvergne. Mais ce pays, notre pays, que de mal nous lui avons fait depuis trente ans ! Nous avons, avec acharnement, déconstruit tous ses repères. 12 Notre pays, avec la figure de l’ingénieur, de l’ouvrier, de l’agriculteur, croyait au travail ; on a installé l’assistanat et la société de loisir au lieu d’encourager l’initiative et l’entrepreneuriat. Tu le sais bien, ma chère Virginie, toi qui croit à l’entreprise et qui a connu une si belle réussite. Notre pays croyait à l’autorité républicaine incarnée par Gambetta, Ferry ou Clemenceau, nous avons cassé le respect le jour où l’on a cru qu’il était interdit d’interdire oubliant la phrase de Péguy « l’ordre et l’ordre seul fait en définitif la liberté ». Notre pays prenait soin de chaque commune avec son manteau d’écoles communales, nous avons abandonné la ruralité et laissé s’installer les territoires perdus de la République, un pays qui défendait la laïcité et qui est aujourd’hui grignoté par le communautarisme. Nous sommes un des seuls pays au monde à avoir fait cela. L’Allemagne croit depuis cinquante ans à l’industrie, au fédéralisme, à l’apprentissage, aux classes moyennes et y est restée fidèle. Les États-Unis croient aux mythes du self made man, du melting pot et du drapeau américain et y sont restés fidèles. La Chine a toujours vécu dans le rêve de l’Empire monde et y est restée fidèle malgré le communisme. 13 Je crois profondément qu’il y a un autre chemin pour la France. Mais, qui le dit, qui a la force de le dire, qui portera cela ? Une chape de plomb s’est abattue depuis des années sur notre pays. On a laissé la gauche définir les critères de respectabilité, édicter des interdits idéologiques et condamner une partie de la France au silence. Et, pire que ça, nous les avons intériorisés et nous avons démissionné. On a érigé toute une série de sujets en tabous dont on ne peut plus débattre, sans être immédiatement qualifié de sulfureux : la nation, l’immigration massive, l’identité, la transmission des valeurs, l’islamisme … interdits. De quoi a-t-on encore le droit de débattre ? De la bonne gestion des comptes publics ? De savoir si le déficit doit être à 2,9 % ou à 3,1 % ? Arrêtons de nous laisser intimider par les censeurs du politiquement correct. Regardez la façon dont tout est fait pour que la majorité des Français reste une majorité silencieuse. Au moment des attentats, quand meurtres après meurtres, notre pays saigne, nous assistons toujours à la même dramaturgie. On éteint la tour Eiffel, on allume des bougies et surtout on s’empresse de dire « pas d’amalgame » pour éviter à tout prix de mettre des mots sur la réalité. La réalité, c’est que ces attentats ne viennent pas de nulle part. 14 Qu’ils sont le fruit de l’islamisme, d’une religion que les intégristes ont dénaturée, la réalité c’est que c’est cela qu’il faut combattre. Quand j’entends après Marseille dire pourquoi ne l’a-t-on pas gardé en prison ? Mais ce n’est pas cela la question ! La question c’est pourquoi l’a-t-on gardé en France ? Pourquoi garde-t-on en France un étranger en situation irrégulière proche des réseaux intégristes ? C’est ça la question que les Français se posent. Regardez aussi la façon dont on s’interdit de débattre sur les thèmes économiques. J’ai du mal à comprendre que l’on continue à laisser entrer sans le moindre contrôle des produits chinois alors que la Chine, beaucoup plus habile que nous, nous oblige pour vendre chez elle à produire sur son territoire, copie nos secrets industriels pour nous revendre ensuite ce que nous avons inventé. Nous laissons nos frontières ouvertes à ceux qui ont fermé les leurs. Je refuse l’idée que l’on soit condamné à pousser des caddies dans des grandes surfaces où plus rien n’est fabriqué en France. Je refuse de renoncer au patriotisme industriel. Quand je vois les Rafales ou une entreprise comme Michelin, je suis fier parce que je vois aussi le drapeau de la France. Et quand je vois comment Macron a bradé un fleuron comme Alstom je me dis que nous marchons la tête à l’envers et que les Allemands ne feraient jamais cela. Nicolas Sarkozy avait sauvé Alstom, Emmanuel Macron l’a offert aux Allemands. 15 Regardez enfin, s’agissant du communautarisme, comment on refuse de regarder la réalité en face. Un proviseur de Marseille a décrit dans un livre avec une précision redoutable ces démissions quotidiennes : ce professeur contesté par des élèves quand il parle de l’égalité homme/femme, ces élèves auxquels un surveillant fait passer des ouvrages de propagande islamiste, un surveillant dont il découvre ensuite qu’il est fichier S et contre lequel aucune mesure n’est prise par la Préfecture, et enfin cet aveu terrible où quand une famille juive vient lui demander d’accueillir leur enfant il est obligé de leur dire qu’il ne peut pas le prendre car il ne pourra pas assurer sa sécurité. Eh bien il n’y a eu aucune réaction, l’omerta. J’ai fait partie des très rares hommes politiques à le dénoncer. Je demande que nous arrêtions ces lâchetés, que nous ne cédions plus le moindre pouce de terrain à l’intégrisme et que nous ne laissions plus des pays étrangers financer ces réseaux sur notre territoire. Quand j’ai été sollicité dans ma région pour financer un institut musulman qui était en réalité payé par l’Arabie saoudite, j’ai tout simplement refusé parce que je n’accepte plus que ces pays étendent leur influence sur notre territoire. Ils n’ont rien à y faire.

NOTRE PROJET : LA FRANCE DOIT SE RETROUVER POUR REUSSIR ET NON SE RENIER POUR REUSSIR

Ma conviction c’est qu’Emmanuel Macron ne porte pas cela et qu’il ne l’entend pas. Oui, il peut faire des réformes techniques, oui, il peut même faire mieux que son prédécesseur, on a connu mission plus difficile même pour l’ancien collaborateur de François Hollande, mais, au fond de lui, il n’est pas habité par une vision qui permettra de remettre la France la tête à l’endroit. Lui qui ne parle jamais de la nation française mais qui parle de la Start up nation ou de la nation européenne, lui qui explique qu’il n’y avait pas de culture française, lui qui à Marseille a fait l’éloge des communautés – non M. Macron, la France n’est pas une juxtaposition de communautés, c’est un destin commun où chacun doit apprendre à dire « nous » avec la France – lui qui s’apprête à commémorer mai 68 mais qui oublie les grandes dates de l’histoire de France, lui qui a humilié l’armée française sans comprendre ce qu’elle incarne pour la nation, lui qui ne dénonce jamais d’islamisme, lui qui parle avec mépris des Français « qui ne sont rien ». La vérité c’est que je ne sens pas chez lui cet amour de la France, cette empathie quand il va vers les autres, celle qu’avait Jacques Chirac, mon cher Renaud, toi qui es fait de la même veine, celle qui portait Nicolas Sarkozy, cette relation charnelle avec la France. 17 Je ne vois pas en lui le projet qui remettra notre pays debout, je ne crois pas qu’il remettra la France la tête à l’endroit parce qu’au fond pour lui la France doit monter dans le train de la mondialisation sans plus réfléchir, il prend tout dans la mondialisation, si on doit vendre nos fleurons industriels tant pis, s’il faut accueillir sans cesse plus d’immigrés, c’est ainsi, s’il faut adopter le multiculturalisme tant mieux, si on sourit à ceux qui réussissent et qu’on laisse à quai les autres ce n’est pas grave. Oui Macron est prêt à ce que, pour réussir, la France se renie. Nous, nous pensons que, pour réussir, la France doit se retrouver. La France ne doit pas changer de nature. On peut à la fois défendre nos racines et la modernité, construire la renaissance de notre pays mais sur des fondations solides et non sur les ruines de nos valeurs. C’est ce que Pompidou avait si bien compris lui qui était à la fois l’homme du Cantal et du centre Beaubourg car c’est cela la France. Je pense que les Français voient notre pays se détricoter sous leurs yeux, qu’ils en sont malheureux, qu’ils ne comprennent pas pourquoi nous tournons à ce point-là le dos au bon sens. Je pense qu’une 18 majorité de Français attend que nous inversions le cours des choses. Ils attendent que nous ayons le courage. Eh bien, mes amis, la droite de retour ; c’est celle qui aura le courage de porter l’attente de cette majorité silencieuse de Français qui n’aspire qu’à une chose : que nous ayons la force de nos convictions, que nous ne reculions plus, que nous disions à voix haute ce que trop de Français sont condamnés à dire tout bas ; personne ne doit plus nous dicter ce que nous avons le droit dire et ce que nous n’avons plus le droit de penser.

REDONNER SA VOIX A LA MAJORITE SILENCIEUSE

La majorité silencieuse, c’est celle qui en a assez que l’on détruise l’école, qui croit que l’élève n’apprend pas seul mais qu’il faut l’autorité du maître, qui veut bien que l’on réforme l’école mais à condition que ses enfants apprennent à lire, à écrire et à compter, au lieu d’être les cobayes du pédagogisme. Nous, nous pensons que l’école doit transmettre, qu’il faut donner à nos enfants les meilleures technologies mais qu’il faut avoir lu et aimé Victor Hugo, et nous croyons que comme le disait si merveilleusement la philosophe 19 Simone Weil qu’ « il faut donner à la jeunesse quelque chose à aimer et que ce quelque chose ce doit être la France ». La majorité silencieuse, elle ne comprend pas que, quand ses enfants se donnent du mal, ils n’aient jamais droit aux bourses étudiantes parce qu’on leur explique qu’ils sont au-dessus des seuils, ces fameux seuils qui laissent de côté systématiquement les classes moyennes ; dans ma région une de nos premières mesures a été de créer des bourses au mérite pour tous ceux qui se donnent du mal, y compris les enfants des classes moyennes, parce que je veux qu’on les montre en exemple au lieu de tirer tout le monde vers le bas. La majorité silencieuse, c’est ceux qui ne défilent pas dans la rue, ce sont ceux qui travaillent, qui respectent les règles de la République, qui payent leurs impôts et constatent qu’ils n’ont jamais droit à rien. C’est ce débat surréaliste que le gouvernement souhaite ouvrir sur les allocations familiales dont il veut exclure les classes moyennes. Je n’accepterai jamais que l’on vienne contester les droits sociaux à des familles et que l’on offre dans le même temps l’accès à notre système de solidarité à des étrangers qui n’ont même jamais cotisé sur le sol français, ce n’est pas juste. La majorité silencieuse, mon cher Jean, toi qui as toujours porté cela, elle est attachée à notre système d’assurance maladie, elle sait que la grandeur de notre pays est d’avoir une vraie solidarité mais elle constate aussi que l’on rogne cette solidarité petit à petit à coup de restes à charge et de déremboursement, et surtout elle voit que dans le 20 même temps où on lui demande toujours plus, on ferme les yeux sur tous les abus : la fraude aux arrêts maladie, l’utilisation abusive de la CMU, les escroqueries à la carte vitale, les familles qui viennent se faire soigner gratuitement en France … Je le dis clairement si nous voulons sauver notre système d’assurance maladie qui est le fruit de la solidarité, il faut mettre fin une bonne fois à tous ces abus. Ca ne peut pas être sans cesse plus de charges pour certains et toujours plus de gratuité pour les autres. Ces familles silencieuses ce sont aussi celles qui sont victimes du handicap qui sont aujourd’hui les grands oubliés de nos débats. La majorité silencieuse ce sont les retraités, ceux que Macron considère comme les privilégiés de la République ; mais M. Macron les retraités n’ont pas volé leur retraité, c’est une génération qui a travaillé, souvent bien plus qu’aujourd’hui ; cette retraite est le fruit d’une vie d’efforts ; quand on a une retraite de 1300 euros et qu’il faut payer une maison de retraite toujours plus chère, on n’est pas riche. La réforme des retraites ce n’est pas augmenter la CSG, c’est mettre enfin à égalité les retraités du public et du privé. La majorité silencieuse c’est cette France de propriétaires qui est aujourd’hui méprisée. Je ne vois pas pourquoi on supprime l’ISF pour 21 ceux qui ont des produits financiers et pas pour ceux qui ont épargné toute leur vie pour devenir propriétaire d’un logement. Je ne vois pas en quoi un patrimoine immobilier devrait être puni. L’immobilier fait travailler des centaines de milliers de personnes en France. Toutes les mesures fiscales qui sont prises en ce moment sont contre les propriétaires. Eh bien moi j’assume de dire que notre famille politique défend une France de propriétaires, une France qui veut aussi pouvoir transmettre son patrimoine à ses enfants sans avoir à payer à nouveau des droits de succession exorbitants. La majorité silencieuse c’est celle qui en a assez de voir nos policiers et nos gendarmes défiés. Un policier qui est attaqué et se fait tirer dessus sait qu’il ne peut se défendre car s’il sort son arme c’est lui qui sera traîné devant la justice. Le gouvernement n’a pas lancé un vrai plan de construction de prisons alors qu’aujourd’hui la politique pénale dépend du nombre de places de prisons libres et non du nombre de délinquants qu’il faudrait sanctionner. Aujourd’hui en France, dans beaucoup trop de cas, un délinquant arrêté par un policier ou un gendarme sera relâché sans la moindre sanction en justice. Et on nous reparle de la police de proximité de Jospin destinée à transformer nos forces de l’ordre en animateurs de quartier. Mais pour nous un délinquant c’est un délinquant, ce n’est pas une victime de l’oppression sociale et s’il a commis un délit sa place est en prison. 22 La majorité silencieuse c’est celle qui ne supporte plus de voir l’identité de la France remise en cause. Ici, vous le savez mieux qu’ailleurs, la République a su intégrer des générations de familles qui venaient de l’étranger, d’Italie, d’Espagne, du sud de la Méditerranée. Eh bien des gens dans cette salle pourraient témoigner de cette formidable histoire d’intégration. Comment comprendre que l’on démissionne face au communautarisme et que dans le même temps on poursuive en justice les élus qui mettent une crèche dans les bâtiments publics au moment de Noël comme si c’était cela la grande menace sur la laïcité. Je le dis clairement. Ce n’est pas à la France de s’adapter à l’étranger c’est à l’étranger de s’adapter à la France. Mais pourquoi en sommes-nous arrivés là ? Parce que petit à petit nous avons cessé de transmettre la fierté de notre histoire. Nous avons cru qu’il fallait déconstruire notre histoire pour accommoder la diversité. Et on a appris à nos enfants que depuis les croisades jusqu’à la collaboration en passant par la colonisation le pays dont ils seront un jour les héritiers ne serait qu’une nation coupable. Je n’oublie pas qu’Emmanuel Macron a expliqué en Algérie que la France n’aurait commis que des crimes contre l’humanité et s’est livré à cette sinistre culture de la repentance. La France c’est une belle histoire, c’est une grande culture et je veux que l’on transmette cette fierté à nos enfants. 23 La France c’est Stendhal et Molière, c’est Jaurès et De Gaulle, c’est Delacroix et Matisse, c’est Versailles et la beauté de la Cote d’Azur, c’est le Tour de France et le musée du Louvre, ce sont les tirailleurs sénégalais et les maçons italiens, c’est la laïcité dans nos écoles et les clochers dans nos villages. La France c’est à la fois les racines chrétiennes et l’héritage des Lumières. Un pays qui, parce qu’il sait qu’il a écrit de grandes pages d’histoire, pourra en écrire d’autres, un pays dans lequel le passé n’est pas une nostalgie mais une promesse d’avenir. Il faut faire aimer à nouveau la France. 24 Notre famille quand tout était abattu, quand tout espoir semblait perdu, est toujours allée puiser au fond d’elle-même l’énergie de la renaissance, la force d’aller chercher les victoires de demain. C’est ce qu’a fait Nicolas Sarkozy en 2004, c’est ce qu’a fait Jacques Chirac en 1981 et c’est ce qu’avait fait le général de Gaulle en 1947. Eh bien, je veux vous rendre cette fierté, c’est à écrire cette page d’histoire que je vous invite, c’est ici que tout commence. Non, la France n’a pas à se renier pour réussir, la France doit se retrouver pour réussir. Mes amis il y a une majorité silencieuse en France et cette majorité silencieuse attend que nous nous levions et que nous libérions enfin la parole de la France, elle attend que nous ayons le courage de dire et de faire, elle attend que nous fassions à nouveau aimer la France.

Vive les Républicains et vive la France.
 

 




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